MESSAGE VIDÉO DU PAPE FRANÇOIS
AUX JUGES D'AFRIQUE ET AMÉRIQUE
En cette même occasion, le Pape a également envoyé un deuxième message vidéo, plus court que l’autre, pour saluer les conférenciers, dont un grand nombre avaient également participé à la rencontre qui s’est déroulée au Vatican du 3 au 4 juin 2019, en reproposant la comparaison des juges avec les poètes qu’il avait exprimée en cette circonstance.
Chers juges, hommes et femmes, d’Afrique et d’Amérique. Bonjour! Je me réjouis de pouvoir vous adresser ces mots avant que vous ne commenciez le beau travail que vous vous êtes fixés. Je vous félicite pour cette initiative de penser, de décoder et de construire la «nouvelle» justice sociale.
Qu’il est beau que vous puissiez faire une pause dans votre travail ordinaire pour penser et vous penser. Je suis certain que cette pratique vous aidera à acquérir une dimension plus complète de votre mission et de votre responsabilité.
Face à une société qui regarde aujourd’hui avec une certaine défiance et méfiance ceux qui détiennent le pouvoir de décider ce qui est juste, cet événement est un baume réparateur.
Je vous ai dit il y a quelques temps, quand vous vous êtres réunis à la Casina Pio IV , que de même que les mouvements sociaux, vous étiez vous aussi des poètes. Je désire reprendre cette idée.
Le poète a besoin de contempler, de penser, de comprendre la musique de la réalité et de la façonner avec des mots. Dans chaque décision, dans chaque sentence, vous êtes face à l’heureuse opportunité de faire de la poésie: une poésie qui soigne les blessures des pauvres, qui intègre la planète, qui protège notre -mère terre et toute sa descendance. Une poésie qui répare, rachète et nourrit.
Juges, ne renoncez pas à cette possibilité. Assumez la grâce dont vous êtes les titulaires, avec décision et avec courage. Soyez conscients que tout ce que vous pouvez apporter avec votre rectitude et votre engagement est très important.
Et s’il vous plaît, rappelez-vous toujours que quand une justice est réellement juste, cette justice rend les pays heureux et leurs habitants dignes. Aucune sentence ne peut être juste, aucune loi ne peut être légitime si ce qu’elle engendre est une plus grande inégalité, si ce qu’elle engendre est une plus grande perte de droits, le manque de dignité ou la violence.
Frères et sœurs, faites de votre poésie une pratique et vous serez des poètes meilleurs et des juges meilleurs. Et n’oubliez jamais qu’une poésie qui ne transforme pas n’est qu’une poignée de mots morts. Que votre rencontre soit un succès!
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