Je salue avec affection et estime le Grand Imam Ahmed Al-Tayyeb avec lequel, il y a exactement quatre ans à Abou Dhabi, j'ai signé le Document sur la fraternité humaine pour la paix mondiale et la coexistence commune.

Je remercie Son Altesse le Cheikh Mohammed bin Zayed pour son engagement en faveur du chemin de la fraternité; le haut-comité pour la fraternité humaine pour les initiatives promues dans diverses parties du monde; et je remercie aussi l'assemblée générale des Nations unies parce que, avec la résolution de décembre 2020, elle a établi le 4 février comme journée internationale de la fraternité humaine. Je suis également heureux de m'associer à l'initiative louable de l'attribution du prix Zayed pour la fraternité humaine 2023.

En partageant des sentiments de fraternité les uns pour les autres, nous sommes appelés à nous faire les promoteurs d'une culture de paix qui encourage le dialogue, la compréhension mutuelle, la solidarité, le développement durable et l'inclusion. Nous portons tous dans notre cœur le désir de vivre en frères, dans l'entraide et en harmonie. Le fait que souvent cela ne se produise pas — et nous en avons malheureusement des signaux dramatiques — devrait stimuler encore plus la recherche de la fraternité.

Il est vrai que les religions n'ont pas la force politique pour imposer la paix, mais, en transformant l'homme de l'intérieur, en l'invitant à se détacher du mal, elles l'orientent vers une attitude de paix. Les religions ont donc une responsabilité décisive dans la coexistence entre les peuples: leur dialogue tisse une trame pacifique, rejette les tentations de déchirer le tissu civil et libère de l'instrumentalisation des différences religieuses à des fins politiques. Il est également important de rappeler le devoir des religieux pour rappeler que le destin de l'homme va au-delà des biens terrestres et se situe dans un horizon universel, parce que toute personne humaine est créature de Dieu, nous venons tous de Dieu et nous retournons tous à Dieu.

Les religions, pour se mettre au service de la fraternité, ont besoin de dialoguer entre elles, de se connaître, de s'enrichir mutuellement et d'approfondir surtout ce qui unit et la collaboration en vue du bien de tous.

Les différentes traditions religieuses, chacune puisant dans son patrimoine spirituel, peuvent apporter une grande contribution au service de la fraternité. Si nous savons démontrer qu'il est possible de vivre la différence dans la fraternité, nous pourrons petit à petit nous libérer de la peur et de la méfiance envers l'autre différent de moi. Cultiver la diversité et harmoniser les différences n’est pas un processus simple, mais c’est la seule manière de garantir une paix solide et durable, c’est un engagement qui nécessite de renforcer notre capacité à dialoguer avec les autres.

Des hommes et des femmes de différentes religions marchent vers Dieu en empruntant des chemins qui s'entremêlent de plus en plus souvent. Chaque rencontre peut être l'occasion de s'opposer ou, avec l'aide de Dieu, de s'encourager mutuellement à aller de l'avant en tant que frères et sœurs. Nous partageons en effet  non seulement une origine et une descendance communes, mais aussi un destin commun, celui de créatures fragiles et vulnérables, comme la période historique que nous vivons nous le montre de manière évidente.

Chers frères et sœurs,

nous sommes conscients que le chemin de la fraternité est  un chemin long et difficile. Aux nombreux conflits, aux ombres d'un monde fermé, opposons le signe de la fraternité! Elle nous invite à accueillir l’autre et à respecter son identité, elle nous inspire à œuvrer dans la conviction qu’il est possible de vivre dans l’harmonie et dans la paix.

Je remercie tous ceux qui se joindront à notre chemin de fraternité, et je les encourage à s'engager pour la cause de la paix et pour répondre aux problèmes et aux besoins concrets des derniers, des pauvres, des personnes sans défense, de ceux qui ont besoin de notre aide.

Et c'est dans cette direction que va le prix Zayed pour la fraternité humaine. Merci beaucoup, merci beaucoup pour cette session pour le prix de cette année, qui a récompensé la communauté de Sant’Egidio et Mme Shamsa Abubakar Fadhil. Merci beaucoup pour votre travail, pour votre témoignage.

Et à vous tous, chers frères et sœurs, mon salut et ma bénédiction.